INTERVIEW: AÏNA

© Photo : Paul Binam

© Photo : Paul Binam

Dans ses paroles à l’intimité brute, la chanteuse Aïna, dont le parcours artistique se nourrit de ce qui l’entoure, devient une étoile montante de la nouvelle scène française.

INITIAL : Tout d’abord, peux tu te présenter en quelques mots ?
Aïna : Je m’appelle Aïna, je suis artiste, je vis en région parisienne et ma couleur préférée c’est le vert, maintenant vous connaissez l’essentiel !

Quel a été le moment déclencheur pour te lancer dans la musique ?
J’ai toujours fait de la musique. Je viens d’une famille d’artiste et très jeune déjà mes parents ont insisté pour que je joue d’un instrument, au fil du temps j’ai fini par choisir mes instruments préférés: le stylo et la voix. Durant mon enfance/adolescence je faisais donc déjà beaucoup de musique mais c’est seulement lorsque j’ai eu 21 ans que j’ai décidé d’en faire mon métier. Je traversais un moment difficile et ma vie semblait ne plus avoir de sens, je me suis alors retournée vers la musique et ça a été pour moi comme une évidence, j’avais toujours voulu être chanteuse et il était temps que je me lance.

As-tu été soutenu dans ton choix de devenir chanteuse indépendante ?
J’ai la grande chance d’être entourée d’amour et de bienveillance donc oui. Mes amis et ma famille m’ont toujours soutenue dans mes décisions et m’ont même poussée quand j’en ai eu besoin.

Comment se déroule ton processus créatif ?
C’est une très grosse question et je ne saurais y répondre précisément en quelques lignes mais pour faire court il se passe en plein d’étapes différentes et c’est ça qui me plait le plus.
Je m’explique : L’écriture, la composition, la topline, les backs, l’enregistrement, le mix, le mastering, l’imagination d’une image autour du titre, la création d’un visuel etc. sont plusieurs des dizaines d’étapes qui constituent le processus créatif d’un artiste indépendant. 
Chaque partie est essentielle, surtout lorsqu’on est seul et qu’on doit donc avoir plusieurs casquettes, et chaque partie nécessite donc sa part d’inspiration. 
Je procède donc au gré de mon inspiration, et tant que je créé quotidiennement je suis en paix avec moi-même. Un jour j’ai envie d’écrire, un jour d’harmoniser, un jour de composer, ou un jour de filmer. Ensuite j’organise chacune de mes créations dans des dossiers, des sous dossiers, avec des mots clés, des titres précis (c’est ma lune en vierge ça) afin de pouvoir les lier entre elles et créer des morceaux qui au final sont une sorte de patchwork de plein de moments de ma vie et d’inspirations multiples.
En résumé mon processus créatif ne suit pas un chemin linéaire, il se compose de plein d’étincelles de créativité qui une fois réunies ensemble créent une lumière continue.

© Photo : Paul Binam

© Photo : Paul Binam

Tu écris tes propres chansons, où puises-tu tes inspirations ?
De tout, honnêtement de tout. Je réfléchis beaucoup et il m’arrive de partir très (trop) loin dans mes idées, parfois un simple objet peut me rappeler tel sentiment et m’inspirer à écrire quelques lignes sur un souvenir ou une envie. J’aime m’inspirer de ce que je vis et ce que je ressens, de la mélancolie, des rencontres que je fais, des questionnements que je traverse en grandissant. Ecrire c’est clairement ma thérapie, je me suis juste dit un jour « pourquoi pas en faire profiter les autres » ahah. 

Tu fais un jolie mélange entre le français et l’anglais dans tes chansons, était-il important pour toi de garder le français ?
Alors, les langues dans mes écrits ça a été un processus un peu long, au début je ne chantais et écrivais qu’en anglais. J’avais plus de facilités car c’est une langue chantée qui est très facilement mélodieuse mais aussi parce que c’était plus simple pour moi de dire ce que je pensais en me cachant derrière une langue qui n’était pas la mienne. Vous connaissez l’expression « parler français » (c.a.d. être honnête, franc) et bien j’avais du mal à être aussi vulnérable.
Mais quelques temps plus tard j’ai finalement commencé à chanter entièrement en français, car on me disait que ce serait plus simple de toucher mon public en France et aussi parce que je voyais ça comme un défi. Non seulement je voulais m’ouvrir davantage mais je voulais aussi honorer la richesse de la langue française et approfondir mes écrits en français. Finalement après quelque temps je sentais qu’il manquait quelque chose à ma musique pour me refléter entièrement, j’ai donc décidé de réincorporer l’anglais et de chanter à l’avenir dans n’importe quelle langue qui me plaira. 
Et pour répondre précisément, au final il n’a jamais été question d’abandonner le français, c’est même plutôt le contraire, à quel point était-ce important pour moi de garder l’anglais malgré le fait que ce n’est pas ma langue natale ni celle de mon pays de résidence. Je pense que la musique, tout comme notre société en générale est de plus en plus encline à la mondialisation, au métissage, au mélange des cultures, aux redéfinitions des frontières. Je ne suis ni la première, ni la dernière à chanter dans plusieurs langues différentes, et je pense qu’il est grand temps pour la France d’accepter que des artistes français puissent chanter en d’autres langues.

© Photo : Naïs Fahy

© Photo : Naïs Fahy

On a remarqué que tu mettais en avant la culture japonaise, notamment avec le titre de ton dernier single Tokyo, d’où vient ton attrait pour ce pays ?
J’ai toujours eu beaucoup de fascination pour le Japon. Quand j’étais au collège je voulais devenir mangaka si la musique ça ne marchait pas ahah. A cet âge là je me renseignais beaucoup sur ce pays et sur leur culture, et un de mes rêves était d’y aller un jour. En 2019, mon père nous a fait l’immense surprise de nous y emmener, on a parcouru tout le pays, et c’est durant ce voyage que j’ai écris Tokyo. À chaque fois que je réécoute ce titre je replonge dans mes souvenirs, je suis vraiment impatiente d’y retourner.

Est-ce que ton style musical ressemble à ce que tu écoutes en général ou s’en détache-t-il totalement ?
J’essaye qu’il s’en détache en choisissant notamment de moins écouter certains artistes qui ont un style similaire au miens et en allant écouter des musiques totalement différentes de la mienne. Pour autant mon style préféré se rapproche clairement du style que je fais, pour la simple et bonne raison que je fais ce que je préfère.

Et pour finir, peux tu nous en dire un peu plus sur tes futurs projets à venir ?
J’ai extrêmement hâte de vous montrer ce qui arrive ! Je vous promets je n’en peux plus d’attendre. Tout ce que je peux vous dire c’est qu’un single arrive dans les prochaines semaines, et qu’il s’en suivront d’autres titres, un joli projet, plein d’autres belles images et aussi plus de français! 

Découvrez les 3 singles d’Aïna sur toutes les plateformes : https://aina.fanlink.to/Discography/

Retrouvez également Aïna sur Instagram : @ainafh

Précédent
Précédent

Legendary Childrens : Les 100 ans des ballrooms

Suivant
Suivant

Un hommage au minimalisme