Adrien Garcia : Les clés pour se lancer

Fondateur du podcast Entreprendre dans la mode, cofondateur de la marque RÉUNI, Adrien Garcia propose depuis la fin d’année, une formation entrepreneuriale en ligne en quelques étapes. Il nous livre ici quelques clés pour se lancer, de zéro.

Après 5 ans et demi à avoir lancé votre podcast EDLM et à entendre des histoires entrepreneuriales et avoir vous-même, avec Alice, créé votre marque, vous avez lancé une formation. Qu’est-ce qui vous y a poussé ?

La formation que je donne est l'histoire de comment nous avons créé notre marque RÉUNI, de zéro avec zéro expérience, zéro réseau et peu d’argent ; ce qui est souvent le cas. Avec la formation, l’idée est d'aider à créer cent marques comme RÉUNI pour contrer les mastodontes. C’est l’envie d’aider les gens. C’était une demande qui devenait récurrente par ma communauté d’Entreprendre dans la Mode, donc je l’ai fait.

Comment se déroule la formation?

C'est une formation très rapide. Ce sont des vidéos pré-enregistrées. Il y a huit modules entre 15 et 45 minutes. L’idée est de (re-)partir du démarrage, de trouver l’idée, de créer une communauté puis de concevoir, produire, vendre et livrer. Donc ce sont ces étapes qui sont au final, simples, logiques et pleines de bon sens, que l'on re-travaille. Nous proposons des outils et méthodes pour réussir à démarrer et lancer son projet.

“Disons que si tu as besoin d’un coup de pied aux fesses, c’est que tu n’es pas au bon endroit et que tu ne peux pas être entrepreneur. Parce que quand tu l’es, tu es seul au monde et il n'y a personne le matin pour te dire de travailler, il n'y a personne qui va te prendre par la main.”

Quelle est la cible de cette formation ?

C’est marrant car il y a de tout. Tous les âges, toutes les catégories sociaux-professionnelles. Il y a des très jeunes, qui ont déjà leur marque et qui n'ont pas encore trouvé leur modèle économique, qui sont donc en recherche de la martingale. Il y a des étudiants pas encore lancés et qui en ont envie. Il y a des gens en reconversion, qui ont 40, 50 ou 60 ans et qui veulent lancer leur business sans savoir comment s’y prendre. Les peurs principales quand tu te lances dans une marque, sont toujours les mêmes. C’est “je n’ai pas d’argent. Je n’ai pas de réseau. Je ne veux pas tout perdre et ne pas prendre trop de risques, j’ai peur, je ne me sens pas légitime de le faire”. L'idée c’est donner des clés pour se lancer et réussir sans prendre d’énormes risques.

Avec cette formation, est-ce que cela t’as donné envie de faire un peu de conseil pour les plus grosses marques ? Du consulting de marque porté sur l’éthique et le durable ?

Non, je n'ai jamais fait de conseil et je ne souhaite pas en faire. J’ai envie d’accompagner les entrepreneurs créatifs, d'aider les gens à vivre de leur passion, à transformer leur passion en business : c’est vraiment la ligne éditoriale d’Entreprendre dans la Mode. Le conseil dans les grandes boîtes pourrait être plus lucratif et encore je n’en suis pas certain. Je suis plus intéressé par l'entrepreneuriat que par le conseil en stratégie ou en communication. Je veux continuer dans ma voie, celle d’aider les “petits entrepreneurs”, les jeunes entrepreneurs, ceux qui ont envie de vivre de leur passion.

“Comment se faire un réseau et se faire des amis ? C’est de s’intéresser aux gens. Ils adorent parler d’eux-mêmes et seront flattés que tu leur poses des questions.”

Tu arrives à suivre l’évolution des personnes et des marques que tu accompagnes?

Pas pour l’instant car la formation est assez récente. Je l’ai lancée au mois de décembre. C’est vraiment “j’achète la formation et je le fais de façon indépendante dans mon coin”. Il n’y a pas de suivi ou d’accompagnement. On propose juste une méthode. Il n’y a pas pour l’instant la volonté de créer une communauté ou un programme d’accompagnement en collectif car je n’ai pas forcément le temps ni l’envie. J'ai une façon de consommer les formations de manière très indépendante. J’aime bien les personnes qui sont "hands-on", qui font par eux-mêmes. Souvent avec ces programmes, les gens ont besoin d’être accompagnés parce qu'ils ont besoin d’un coup de pied aux fesses. Je pars du principe que mes clients n’en n’ont pas besoin non plus, que ce sont des personnes qui mettent les mains dedans. Tu apportes une méthodologie, tu l’appliques ou pas et si tu ne le fais pas et bien tant pis pour toi, trace ta route. Je veux des gens qui prennent leur destin en main et qui avancent. Disons que si tu as besoin d’un coup de pied aux fesses, c’est que tu n’es pas au bon endroit et que tu ne peux pas être entrepreneur. Parce que quand tu l’es, tu es seul au monde et il n'y a personne le matin pour te dire de travailler, il n'y a personne qui va te prendre par la main.

Ça doit être une des vidéos de ta formation de comment créer un réseau ?

Comment on se crée un réseau ? Il faut créer un podcast comme EDLM (rires). Au départ c’était ça pour moi, l’envie de se créer un réseau. Une des façons est de créer un média.

“Il faut avoir une vision, une stratégie pour ton projet de carrière. Il faut mettre une stratégie en place, identifier des gens ou au démarrage de ta carrière qui seront intéressants, les contacter, les rencontrer, se rapprocher de leur cercle +1 ou +2 et essayer de créer une connexion avec eux.”

Un conseil pour un jeune profil, qui ne vient pas de Paris ou qui finit ses études par exemple ?

AG : D’un point de vue étudiant, le sujet est de se dire que "personne ne t’attend et personne n’a besoin de toi”. Quand tu pars de ce postulat-là, on comprend qu’il faut se bouger, faire des choses. Par exemple, tu peux créer une boîte, un magazine, un média, une marque, etc. C’est en faisant des choses que tu vas aller chercher des gens et que tu vas te créer ton réseau. Un réseau, ce sont des connaissances professionnelles. Une façon de faire est d’aller rencontrer des gens, de solliciter des cafés avec ceux que tu as envie d'échanger. C’est même, aller voir des gens sans rien avoir à leur demander.

La pire des réponses à une sollicitation c’est un “non” donc autant foncer..

Oui, un des conseils qu’on m’avait donné était “quand tu es étudiant et que tu es à l'école, finalement tu n'as pas grand chose à perdre à aller voir des gens qui t’inspirent et que tu aimerais bien avoir dans ton réseau, de leur demander un café, de leur présenter ton travail, de leur poser des questions, de s’intéresser à ceux que tu rencontres. C’est quand même la base de tout : comment se faire un réseau et se faire des amis ? C’est de s’intéresser aux gens. Ils adorent parler d’eux-mêmes et seront flattés que tu leur poses des questions. Et quand tu les as rencontrés une première fois dans un contexte où tu n’avais rien à leur demander, quand tu reviens vers eux plus tard avec une requête, avec une recherche de stage ou autres, potentiellement la personne se souviendra de toi et te rendra un service ou t'accueillera. Un autre conseil est juste de faire des choses. Récemment j’ai interviewé Joris Poggioli, un designer et architecte. Il m’explique dans son podcast que lorsqu’il était en étude, il a toujours entrepris, il a toujours bossé, fait des 3D pour le compte d’autres personnes, acheté des meubles qu’il restaurait, etc. Il est l’exemple même de cet esprit. C'est en faisant que tu vas te faire un réseau et te créer une expérience, ce n’est pas en attendant gentiment.

Finalement, les personnes qu’on rencontre à l'école, en stage ou autres, sont les prémices de notre réseau..

Évidemment ! Et puis encore une fois c’est quoi un réseau ? Est-ce que tu as besoin de connaître cinq mille personnes ou trois, quatre bonnes personnes qui vont peut-être te mettre le pied à l’étrier ? Il faut avoir une vision, une stratégie pour ton projet de carrière. Il faut se dire comme Joris, “moi mon rêve est de devenir designer architecte. Qu’est-ce qui va me permettre d'arriver à mes fins le plus tôt possible ?” Il faut mettre une stratégie en place, identifier des gens ou au démarrage de ta carrière qui seront intéressants, les contacter, les rencontrer, se rapprocher de leur cercle +1 ou +2 et essayer de créer une connexion avec eux. Tu peux les solliciter pour un café mais tu peux très bien leur proposer tes services, travailler gratuitement au démarrage pour pouvoir t’approcher d’eux.

On est une génération avec plus d’ambition entrepreneuriale que la précédente. On ne souhaite plus forcément être employé. Les gros groupes ou grosses maisons de mode n’attirent plus autant..

Vous n’avez pas le choix en fait, surtout pour les métiers créatifs. Quand on voit l’arrivée de l’intelligence artificielle, ce qu’on peut faire par exemple avec ChatGPT, c’est flippant. Maintenant, la question est de savoir comment se positionner sur le marché, être hyper fort, hyper pointu pour se démarquer. Il faut savoir quelle carrière choisir. Tous ces métiers créatifs et même de la communication, quand tu regardes ce qui est possible de faire avec ChatGPT et ce n’est que le démarrage, dans 6 mois, 1 ans, 2 ans, 10 ans, ça sera encore plus poussé que ça l’est aujourd’hui. On peut se demander où est-ce que ça va s'arrêter et comment tu te positionnes pour avoir une carrière ? Quand on parle de réseau, on pense à un grand réseau mais souvent il suffit d’une personne qui te met un pied à l’étrier et puis ensuite ta carrière démarre.

Formation proposée par Adrien Garcia :

https://edlmeducation.podia.com

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