INTERVIEW : Dylan raffin, coup de projecteur sur une nouvelle génération d’acteur.

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INITIAL : Initialement qui est tu ?

Dylan : Je m’appelle Dylan Raffin, je suis acteur. Je suis né en 1998 à la Tronche et viens d’un village qui s’appelle Sainte-Marie-Dalloix, où il y a clairement plus de vaches que d’habitants.

INITIAL : Quel est le déclic qui te fait passer de jeune pilote d’autogire à ton premier vrai rôle à la télévision pour TF1?

Dylan : J’ai eu mon permis d’autogire avant mon permis voiture, à mes 16 ans. Mon père est pilote d’hélicoptère, je suis tombé dedans depuis tout petit. Ma passion pour le cinéma vient de bien avant. C’est une flamme qui a toujours été là. Pour mon premier rôle, j’ai passé les castings et personne ne m’a jamais rappelé. Quelques mois plus tard, mon agent m’appelle et me dit que TF1 m’offre un rôle dans une série. Évidemment j’ai accepté et travaillé un an pour Les mystères de l’amour, puis Profilage, tout en prenant des cours en parallèle.  

INITIAL : Qu’est ce qui te fait accepter un scénario ?

Dylan : La première chose que je prends en compte c’est le scénario en lui même. Si je vois un challenge que je peux mener avec mon personnage, si il vibre en moi ainsi que le message qu’il transmet, je l’accepte. Je me suis toujours promis d’accepter tout type de rôle, même si c’est dur ou éprouvant, j’apprendrais.

INITIAL : Comment est ce que tu aimes appréhender tes rôles ? Est ce que l’identification est obligatoire lorsque tu prépares un rôle (trouver des similitudes, des points communs entre toi et ton personnage) ou est ce que tu préfères une immersion, une transformation totale ?

Dylan : Tout dépend du projet. En France ce n’est pas le même type de travail que pour le marché international. Ici on te choisit pour ton personnage, c’est ton rôle qui va te correspondre. Pour le marché international, et c’est ce que j’essaye de développer en ce moment, c’est plus la transformation. L’exemple parfait c’est Joaquin Phoenix dans le Joker, c’est une transformation physique, un travail sur la psychologie en profondeur pour retranscrire quelque chose d’inédit à l’écran. On dit toujours de ne jamais jouer son personnage et ça résume bien tout ça. On peut trouver dans chaque rôle une connexion avec soi même parce qu'une personne représente un être tellement complexe, qu’il y a toujours un point commun sur lequel on peut se raccrocher.

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INITIAL : Et dans Comme Des Grands, comment ça s’est passé ? (Court-métrage d’Ania Gauer et Julien Gauthier, sortie 2021)

Dylan : Ça a été rapide et efficace. J’ai été validé sur le rôle une semaine avant le départ en Allemagne pour le tournage. Lors des premières lectures, je trouvais mon personnage (Maxime) assez loin de moi, il était très macho, mécanique, et imbu de lui même. La solution a été de travailler mon personnage dans son corps avant sa psychologie, dans sa manière de tenir une cigarette par exemple. C’était mon premier rôle où je fumais et j’ai appris pendant une semaine à fumer. C’était indispensable pour le faire vivre à l’écran.

INITIAL : Être un acteur c’est aussi travailler en équipe. Pour Comme des grands tu as obtenu la récompense du meilleur duo d’acteurs au L.A film festival avec Pauline Chalamet: comment s’est passé votre collaboration ? Comment avez vous réussi à tisser une telle complicité à l’écran ?

Dylan : Ce qui est drôle c’est que j’ai rencontré Pauline le premier jour de tournage, il n’y avait pas eu de lecture. On n’a pas eu le temps de faire vraiment connaissance ou de travailler une connexion entre nos personnages. Je l’ai rencontrée en même temps que mon personnage et on a évolué en même temps. On s’est tout de suite très bien entendus et la complicité est venue avec le temps. Elle ne le sait peut être pas, mais j’ai énormément appris d’elle et de sa façon de travailler. Derrière on est devenus des véritables amis.

INITIAL : On parle de la collaboration entre acteurs mais la collaboration avec les réalisateurs est toute aussi importante. Quelle relation aimes tu entretenir avec les réalisateurs ? Comment s’est passé ta collaboration avec Ania Gauer et Julien Gauthier ?

Dylan : Un réalisateur ne travaille jamais de la même même manière, il y en a qui sont au mot près, qui savent parfaitement ce qui veulent. Dans ces cas là j’aime leur donner exactement ce qu’ils veulent. Comme dit mon père: « Le diable se trouve dans les détails ». D’autres réalisateurs aiment d’avantage jouer sur l’improvisation, où on est plus à même de faire des propositions. Chacun à sa méthode et n’importe quelle technique est extrêmement enrichissante. C’est mieux qu’une école. Dans Comme Des Grands, Ania et Julien étaient très complémentaires. J’ai plus travaillé avec Ania qui s’est occupé du coté direction d’acteurs. On a créé un carnet pour le personnage de Maxime où on a mit toutes les pensées qu’il pouvait avoir. Ce carnet me permettait de travailler mon personnage avec plusieurs couches émotionnelles. C’était une équipe formidable, il y avait une très bonne énergie.

INITIAL : Qu’est ce que tu envisages pour la suite de ta carrière ?

Dylan : Pour l’instant on attend beaucoup de réponses, mais cela serait plus destiné à un marché international, anglo-saxon ou espagnol…

INITIAL : Dans ton personnage de Maxime (Comme des grands), tu es l’incarnation des jeunes de ta génération, avec le goût du risque, de forts désirs… Depuis la création du cinéma, la notion d’acteur n’a fait qu’évoluer, que ce soit dans les valeurs que doit incarner un acteur, ce qu’il représente, ce que ce métier implique ou n’implique pas. Qu’est ce que ça veut dire être un acteur aujourd’hui en 2021 pour toi ?

Dylan : Comme dans chaque métier, il va y avoir des personnes qui ont plus de succès que d’autres. Si j’ai l’occasion d’influencer des gens, j’essayerai de trouver la meilleure direction. Il faut le faire pour des bonnes raisons, des raisons que l’on porte au plus profond de nous. De nos jours il y en a qui le font pour la lumière que cela attire, ou pour tout simplement pour la politique puisque notre métier reste aussi très politique. Parfois il vaut mieux ne rien faire plutôt que de mal le faire. Un comédien fait partie de l’industrie et comme toute personne du milieu, il a son mot à dire. Tout est une question d’écoute, et de comment faire bouger les choses. On a tous notre part de responsabilité dans cette industrie vis à vis de tout ce qui se passe et faut savoir faire évoluer les choses tous ensemble, que ce soit techniciens, réalisateurs ou acteurs.



Retrouvez Dylan sur Instagram @dylanraffin

Photo: Guillaume Plas  @guillaume_plas 

Agence et Styling: White Flamingo @whiteflamingoagency 

Designer: Mansour Martin @mansourmartin

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