INTERVIEW : Enes Rolland

© Photos : Passy CœurNoir

D’un côté styliste photo pour de nombreux projets, de l’autre créatrice prometteuse, Initial est parti à la rencontre d’Enes Rolland.

Initialement, qui es-tu ?

Je m’appelle Enes Rolland, je viens du nord de la France et là je suis à Paris depuis 3 ans je suis venue pour mes études. Je suis créatrice et aussi styliste photo en collaboration avec Léa Salaun.


Peux-tu nous parler de ton parcours ?

J'ai fait un lycée d'art en Belgique qui s’appelle Saint-Luc, j’ai toujours aimé ll'art en général. Je savais que je voulais faire une école de mode. Du coup, je préférais partir en lycée d'art. Ensuite, je suis venu à Paris pour mes études à l'IFM, l'Institut Français de la Mode (de la Chambre syndicale de la couture parisienne). Et puis j'ai été diplômé en juin, du coup, j'ai fait des stages de fin d'études. Puis je me suis un peu rendu compte que je n'aimais pas forcément bosser pour quelqu'un, j’aime pas forcément créer des choses pour les autres, ça me plaisait pas. C'était compliqué un peu de se lever le matin pour quelqu'un d'autre quoi. J'ai donc décidé de me lancer toute seule sur les vêtements et à côté, en stylisme aussi avec Léa, sur des projets qu'on chope au fur et à mesure.

Est-ce que le fait d’être styliste influence tes créations ou inversement ?

Je ne sais pas vraiment si le fait d'être créatrice et styliste, ça influence l'un et l'autre, parce que je trouve que c'est quand même un travail différent. Quand je travaille avec Léa, tu utilises des vêtements que les autres ont créé pour habiller d'autres personnes. Du coup, t’es soumis à la création des autres mais on garde quand même notre identité. J'ai pas l'impression que ça m'influence dans les créations que je fais, pas du tout même. Par contre, des fois on place quelques pièces à moi sur des shootings et du coup, il y a un lien qui se fait. J’aime bien garder mon style avec des superpositions, mettre en valeur le corps des femmes, suggérer des parties du corps. Et ça, c'est un truc que je fais beaucoup aussi dans les vêtements. C'est plutôt mes créations qui vont influencer mon travail.


As-tu une anecdote à nous raconter ?

Je sais pas si c'est une anecdote en particulier, mais c'est plutôt ce que j'ai observé et que j'aime pas. J’ai un problème avec la rigidité, avec l'ordre, avec les règles et le monde des adultes, un peu. On s'est retrouvé confronté à des gens sur des jobs de stylisme pour des grosses entreprises avec des gens hyper carrés qui stressaient pour des trucs complètement absurdes. Je trouve que c’est un frein à la création de ouf parce qu’ils se mettent des barrières pour des choses insignifiantes. Mais ça m’a aidé à savoir avec qui je voudrais travailler à l’avenir et dans quelle atmosphère. Un jour on avait un job pour une grosse collab, on avait un book avec toutes les sélections de vêtements de toutes les collabs qui a été fait avec toutes les marques et on devait venir la veille pour faire le stylisme. On voulait faire un truc assez créatif, même si on savait que potentiellement ils allaient pas être hyper ouverts. Mais on n'avait pas envie de faire un truc chiant parce que ça nous saoul de travailler si c'est pas un truc qu'on kiffe quoi. Et y’avait un des modèles à qui on voulait faire essayer une paire de chaussures, le mec ne fait aucun effort pour enfiler la paire donc avec Léa on était au sol en train de chausser le mec. Et sans exagérer, il y avait une dizaine de personnes au dessus de nos têtes en panique parce que le pied avait du mal à rentrer dans la chaussure. Ça commençait à dire des “oh la catastrophe, la paire de chaussures est trop petite” ; “on doit tout annuler, on doit annuler le tournage” etc. Alors que la paire de chaussures était juste trop rigide car elle était neuve. Ils nous mettaient la pression à 00h alors qu’on était déjà bien fatiguée et c’est une pression inutile qu’on a subi. Donc ouais c’est cet aspect là que je n’aime pas dans certains jobs.

Quelles sont tes inspirations ?

Je pense qu'il y a plusieurs choses qui m’inspirent. Il y a d'une part, la peinture. J’ai toujours été intéressé par l'art, c’est l’art qui m’a fait ressentir des émotions pour la première fois. Du coup, la peinture, le surréalisme, Dali etc. Je m'inspire beaucoup aussi de mes rêves. Ça fait un peu bizarre de dire ça, mais ouais, quand je rêve, en général, ce sont des univers bien spécifiques qui m'inspirent beaucoup. Je m’inspire beaucoup de la mise en valeur du corps de la femme. Et donc je travaille aussi les coupes des vêtements autour de la poitrine, des formes et de la sensualité en général.

Quelle est la femme qui t’inspire le plus ?

C’est difficile comme question ahah. Mais je dirai plus des héroïnes de films parce que j’ai la sensation que mon style ou ce que je veux véhiculer à travers les vêtements ça provient des films que j’ai vu. Mon père m’a montré beaucoup de films de science fiction, donc je dirai Lilou dans le Cinquième Élément, Padmé dans Star Wars, même dans les dessins animés comme Arthur et les Minimoys avec la princesse Selenia. Mais en femme vivante, Dita Von Teese j’aime bien le délire.

Quelles sont tes ambitions pour le futur ?

J’aimerai lancer ma marque parce que jusqu’ici je faisais quelques pièces, des créations pour des artistes. Donc j’aimerai vraiment la lacer pour de bon et continuer le stylisme à côté. Et je kifferai créer des tenues pour le cabaret, c’est un univers que j’aime beaucoup et pourquoi pas avoir mon propre cabaret! Habiller aussi les compagnies de danse, les personnages dans les films de science fiction c’est vraiment délire qui me plairait.

Retrouvez Enes sur instagram : @enes.johaness

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